Battue par une équipe des Pays-Bas qui lui était largement supérieure (1-4), l'équipe de France n'a plus son destin entre les mains dans l'Euro et peut oublier son hyper solidité. Robben a fait une entrée fracassante chez ces Oranje qui termineront premiers du groupe C.
L'équipe de France perd rarement, et les fois où elle perd contre plus fort qu'elle, ce sont en général les anciens qui les racontent. La défaite concédée contre les Pays-Bas (1-4), vendredi à Berne, appartient à cette catégorie-là de pilules qui rendent humbles. Ce n'est pas pour ça qu'elle passera facilement. Les Bleus auront été braves, au cours de ce match spectaculaire. Mais les Français, rappelés à leurs limites du moment, sont dans un sacré pétrin. Dans cet Euro qui devait être leur revanche de la Coupe du monde, sacrer leur solidité, ils en ont pris quatre. Le jour du match qui pouvait les faire basculer du bon côté. Evidemment, ils ne sont plus maîtres de leur destin. Leur situation est sacrément alambiquée. Battre l'Italie à Zurich ne les qualifiera pas si la Roumanie domine de son côté une équipe des Pays-Bas dont il faut parier qu'elle sera à forte coloration A'. Un nul, c'est-à-dire un total de deux points, pourrait au contraire suffire, sous une pluie de conditions, la principale étant que les Néerlandais dominent la Roumanie dans les grandes largeurs pour parfaire leur entreprise de démolition du groupe C. C'est possible. Formidablement puissante et confiante, l'équipe de Marco Van Basten a joué par à coups pour sécuriser sa première place. Mais quand elle a joué, des rayons d'orange fluo ont crevé les yeux des spectateurs.
Tout s'est passé en deux temps. Les Pays-Bas ont d'abord pris de l'avance au score à la 10e minute sur une tête de Kuyt, et avec elle, un certain contrôle sur le match, les Bleus étant obligés de s'exposer plus qu'à leur habitude. Une fois les débats équilibrés, Marco Van Basten pris le parti, un peu fou, de rendre son équipe encore plus offensive avec les entrées de ses revenants Robben (45e) et Van Persie (56e). Alors, tout est devenu fou, et les Pays-Bas réussirent trois coups de poignard d'un esthétisme fascinant. Celui du 2-0, quand Van Nistelrooy éliminait Sagnol et Thuram sur le côté d'une roulette habitée par le Zidane de l'Euro 2000, lançait Robben à l'allure du Concorde, dont le centre trouvait Van Persie et la main pas assez ferme de Coupet (0-2, 59e). Puis, alors qu'Henry avait redonné espoir d'une déviation habile sur un centre de Sagnol (71e, 1-2), Robben faisait encore comme si Sagnol et Thuram n'étaient pas là et trouvait la lucarne intérieure dans une position incroyablement excentrée (72e, 1-3). Dans le temps additionnel, Sneijder y allait de sa frappe lointaine qui narguait la barre avant de rentrer (90e, 1-4). Un K.-O. dans les règles dans une rencontre à garder en DVD : trente-neuf tirs au total.
Que peut se reprocher l'équipe de France, dans ces conditions ? De manquer de réalisme, encore une fois. Des occasions, elle en a eu une bonne dizaine. Vingt-trois fois, elle a tiré au but. Van der Sar est coupable d'avoir repoussé une demi-douzaine de ballons très chauds. Les autres, c'est de la négociation qui a échoué. Comme trop souvent, c'est sur un coup de pied arrêté défensif que la France a mis à mal le mythe de sa solidité. A la 10e, alors qu'à ce moment-là, aucune différence notable n'était apparente, il a suffi du premier corner du match, tiré par van der Vaart au premier poteau sur Kuyt, pour voir les Pays-Bas ouvrir le score (10e). Malouda était au duel, mais il n'a pas sauté. Sous l'insistance de Govou, Makelele ou Ribéry, dont les percées tranchaient enfin avec la norme de France - Roumanie, les Bleus ont fait ce qu'ils pouvaient pour se hisser à la hauteur de cette machine huilée, mieux en jambes, tellement plus confiante, seulement guettée par la facilité. En revoyant le match dans le bus, ils harangueront à nouveau M. Fandel pour n'avoir pas sifflé penalty à la 49e, pour une déviation des deux mains, signée Ooijer, sur une tentative d'Henry. Difficile de dire si cela aurait suffi. L'un des Français les plus présents à Berne a bien été Grégory Coupet.
Source article : Equipe.fr
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