Cinquante-septième minute, samedi soir, au stade Saint-Symphorien : Metz et l'OM sont dos à dos (1-1) après l'égalisation de Cissé. L'équipe d'Eric Gerets peine face à des Lorrains qui n'ont plus rien à perdre. La patte gauche de Zenden trouve Samir Nasri, oublié par François, son garde du corps. Des 25 m dans l'axe, le jeune international de l'OM pivote et frappe du droit. Un tir limpide du coup de pied qui vient s'écraser sous la transversale et bat Marichez, le gardien messin. Ce but victorieux (2-1), primé par la LFP, «le Parisien», «Aujourd'hui en France» et «France 2 Foot», permet à l'OM de se hisser à la troisième place devant Nancy. Nasri inscrit, au passage, son quatrième but de la saison en championnat. Sans doute le plus important. Auteur d'un début de saison difficile, le milieu offensif de 20 ans avait dû attendre la 22e journée et un match à Nancy pour débloquer son compteur fin janvier. On savait Nasri passeur décisif, le voilà donc apprenti buteur. Jamais son talent n'a été remis en cause, mais cette saison, l'international olympien a traversé quelques turbulences. Trois entorses aux chevilles, une grippe méningée l'ont beaucoup handicapé en début de saison, mais il a serré les dents, avalé les critiques. Son geste d'humeur rageur pour «fêter» son but à Lens, quelques jours après que Pape Diouf eut dénoncé le comportement laxiste de ses cadres, lors de l'élimination en 8es de finale de la Coupe de l'UEFA, paraît désormais loin. Dans les jours qui viennent, le président doit d'ailleurs prolonger le contrat de Nasri, jusqu'en 2012, avec une clause libératoire à chaque fin d'exercice. Après le match de Metz, Gerets, qui n'a pas coutume de s'enflammer, a tenu à le féliciter. «C'était un beau but. Il était temps qu'il marque un but important. Je suis content pour lui…» L'entraîneur belge espère bien pouvoir compter sur son prodige la saison prochaine.
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